The Vourdalak Avis critique du film & résumé du film (2024)

L'homme en question est – eh bien, préparez-vous à cette bouchée amusante – le marquis Jacques Antoine Saturnin d'Urfé (une charmante Kacey Mottet Klein), un émissaire du roi dont la coterie itinérante a été volée et assassinée, peut-être par des Turcs, ou une autre tribu. Finalement, un manoir isolé dans la campagne fait preuve de pitié et l'accueille. Sauf que cela ne s'avère pas exactement dans le meilleur intérêt de d'Urfé, c'est le moins qu'on puisse dire.

Ancien créateur de John Galliano et Christian Dior et habitué d'Agnès b. collaborateur avec deux courts métrages ludiques à son actif, Beau fait un clin d'œil à Mario Bava et au catalogue d'horreur de Hammer House avec « Vourdalak », adapté par Beau et Hadrien Bouvier d'un Aleksey Tolstoï (alias le autre La nouvelle de Tolstoï, « La famille du Vourdalak », précède de près d’un demi-siècle le Dracula de Bran Stoker. Et son essence a déjà été capturée par Bava lui-même dans son anthologie d’horreur de 1963, « Black Sabbath ». Mais Beau donne néanmoins à la légende une nouvelle vie (et une mort), évoquant une ambiance étrange en Super 16 qui chatouille ces sensibilités d’horreur vintage avec aplomb et panache. En cela, votre visionnage gagnerait beaucoup de frissons dans une salle de cinéma parmi des passionnés du genre partageant les mêmes idées et ayant soif de quelque chose de macabre et de fringant. Si ce n’est pas une option, alors ce critique vous suggère chaleureusement de garder « Vourdalak » pour la nuit et de tamiser vos lumières pour vous imprégner de son atmosphère.

C'est ainsi qu'on peut le mieux apprécier la maison de Gorcha (où le marquis d'Urfé a trouvé refuge) et son environnement humide et brumeux. Et ces habitations en clair-obscur sont habitées par un clan non moins étrange : les fils de Gorcha, Jegor (Grégoire Colin), Vlad (Gabriel Pavie) et Piotr (Vassili Schneider), la femme de Jegor, Anja (Claire Duburcq) et la fille de Gorcha, Sdenka (Ariane Labed), que le marquis d'Urfé aime visiblement. Lorsqu'ils recueillent le marquis d'Urfé et lui donnent plusieurs bols de bouillie douteuse, ils sont déjà sans Gorcha depuis quelques jours, car leur patriarche est parti traquer et tuer le chef turc, Alibek, dans un acte de vengeance. La saga se déroule ainsi : si Gorcha ne revient pas, alors il est tué. Mais s'il revient après six jours, il vivra le reste de ses jours en tant que vourdalak, une créature vampirique qui dévorera volontiers ses proches.

Eh bien, Gorcha revient, et la marionnette qui fait office de « Le Vourdalak » – glorieusement exprimée et agilement manipulée par Beau – est tout simplement l'objet de cauchemars. Mais le design de la créature s'accompagne également d'un certain sens de l'humour : exagéré, comme une brute d'un conte de Grimm ou un film d'horreur à petit budget des années 80. (C'est un geste ingénieux de la part de Beau d'éviter les effets spéciaux fantaisistes.) Ce ne serait pas amusant de gâcher certains des meilleurs moments de la bête, mais disons simplement qu'une certaine scène de sexe délicieusement tordue dans « Le Vourdalak » sera parmi les les séquences les plus mémorables de l'année.

Malgré une durée économique d'environ 90 minutes, « The Vourdalak » ralentit par endroits, ce qui amène à se demander si un court métrage n'est pas trop étiré pour être un long métrage. Mais peu importe : Beau se livre avec confiance au cœur et au sang du conte, disséquant en parallèle les dynamiques familiales intemporelles. En cela, « The Vourdalak » est sanglant, acéré et constitue jusqu'à présent l'une des concoctions de genre les plus surprenantes de l'année.

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